🪐 Fondateur@scale, Les 4 transformations, Le paradoxe du fondateur, TikTok x Twitter, Tweet de VCs...#8
Hello les Insiders !
Déjà la Newsletter N°8 🤟
La semaine prochaine je vais faire un break, dans le sud-est, avec ma famille et les copains, petite semaine de presque vacances 🎈
La newsletter fédère déjà 578 membres. J’espère vraiment que ce groupe deviendra une vraie communauté et pas simplement une audience. Si vous avez des envies de faire des choses, rencontrer les autres membres, ou profiter des insights de chacun, n’hésitez à me faire vos retours et répondre au questionnaire 👇
J’aimerais avoir vos retours sur ces 8 premières newsletters. Ça vous a plu ?
J’ai créé un petit questionnaire qui m’aidera à mieux construire les prochains épisodes et surtout mieux vous connaître.
Je vais aussi organiser un live, pour que l’on puisse échanger sur les points soulevés par les newsletters. Je serais à votre disposition Mardi 25 août à 13h 🎙️ :
Si vous avez des questions urgentes, n’hésitez pas à me contacter : julien@mighty9.co
Ce qui a passionné les VCs ces derniers jours 👐
Romain Vidal - CapHorn Invest
Romain m’a partagé la semaine dernier l’interview de Charlie Songhurst, qui est investisseur dans 480 startups et ex-stratégiste chez Microsoft.
Je cite Romain : “Podcast de malade mental !” 😛
Tellement de sujets traités et de réflexions qui sont autant de nourriture intellectuelle pour stimuler les fondateurs de startups. Impossible de résumer toute l’interview, mais Charlie est fascinant lorsqu’il parle du concept de stack ranking, slow-recrutement, de founder-market-fit, de dopamine-investissement-thesis, les business complex-unsexy, les remote-organisations, ou de la différence de mentalité d’investissement entre la côte est et ouest 🇺🇸.
Cependant j’ai extrait les sujets qui m’ont le plus parlé, particulièrement les sujets sur erreurs classiques des startups pour arriver au sommet. Des sujets que je vais réutiliser pour coacher les startups avec qui je travaille.
Une startup a plus de chances de se planter, que d’avoir une trajectoire de licorne. Elle échoue souvent à franchir le cap d’étapes stratégiques dans son développement. Charlie nous présente quelles sont toujours les mêmes erreurs que les entrepreneurs font, à chacune de ces étapes stratégiques :
Au début de l’aventure, à l’étape pre-seed / seed, le signe avant-coureur d’un échec est le manque de productivité de l’équipe fondatrice. Les actions qu’elle mène n’ont pas d’impacts significatifs. Rien ne prouve que la startup avance dans le bon sens. La conséquence c’est qu’elle n’arrive pas à convaincre assez d’investisseurs pour les aider à survivre financièrement. Rares sont celles qui deviennent des Bootstraps.
Après cette étape, la startup doit prouver qu’elle a trouvé un vrai product-market-fit. Sans cet élément, pas de series A. Charlie compare l’entrepreneur à un chercheur d’or, qui doit trouver un gros filon, pour ensuite convaincre des financeurs, pour l’aider à exploiter le filon. Il considère qu’à cette étape, la chance est un facteur important, comme pour les chercheurs d’or.
Pour atteindre la series B, on revient à la question de productivité des équipes, mais pas au niveau des entrepreneurs eux-mêmes, mais à leur capacité de management, et réussir à bien faire travailler les talents ensemble dans leur startup. Est-ce que les fondateurs peuvent “scaler” au rôle de manager ? Peuvent-ils mettre en place des techniques de management qui fonctionnent ? Qui permet de générer une bonne productivité ? Car le problème n°1 à cette étape, et les suivantes, est la perte de productivité qui est induite par grossir l’équipe, et le niveau de politique qui s’installe dans la startup. Paradoxalement une petite équipe de 10 personnes peut produire souvent plus qu’une équipe de 100 personnes. À cette étape, l'important est de savoir combattre la malédiction de la perte de productivité, en mettant en place le bon environnement de travail.
Aux étapes d’après, series C, D, E…, l’erreur récurrente est de ne pas arriver à transformer la startup en une sorte d’institution. Est-ce que la startup peut répéter des processus qu’elle a développés à l’échelle, lorsque la vitesse de croisière est extrêmement rapide ? Peut-elle être capable de discuter avec un nombre croissant de stakeholders, en dehors de la sphère entrepreneuriale, comme des financiers plus classiques, ou d’autres institutions comme les administrations ? Peut-elle créer des départements solides pour gérer les problèmes croissants de RH, finance, légal… ?
Sur la phase Series A, B, C, D…, lorsque la startup doit constituer une équipe de management, avec des talents plus séniors, des C-levels, l’erreur est de mal gérer la politique qui s’installe, et qui sape la productivité. Ces C-levels, en même temps qu’ils apportent une capacité à pouvoir déléguer, ils apportent aussi le poison de la politique interne. Ils sont capables de gérer des sujets complexes et ils sont aussi très bons à gérer les tensions de pouvoir à l’intérieur de l’organisation, voir de les amplifier en fonction de leur intérêt. Ainsi, de bons fondateurs doivent être capables à cette étape, d’amortir ces jeux de politique, désamorcer les guerres internes, pour qu’elles ne prennent pas plus de 25% du temps des C-level. À cette étape, ce qui tue une startup, est l’impossibilité à gérer cette politique.
Cette capacité de passer avec succès chaque étape et de gérer le politique interne “at scale”, et rarement les deux compétences que possèdent les fondateurs en même temps. C’est soit l’une, soit l’autre. C’est un vrai paradoxe dans le monde des startups. Souvent un fondateur a la capacité de lancer un projet, d’être productif avec une petite équipe, de fédérer du monde autour du projet, et de créer un momentum puissant. Par contre il n’a peut-être pas appétence pour ce qui vient après. C’est pour cela qu’un top fondateur doit avoir une grosse “learning-curve”, une grosse passion pour le sujet qu’il traite et surtout qu’il est conscient en amont des transformations par lesquelles il doit passer.
En complément, Charlie nous rappelle qu’il y a plus de vertus à étudier les échecs que les succès des startups. Que les fondateurs à succès, comme les frères Collison (Stripe), Zuckerberg et Bezos, qui ont en plus des attributs cités plus haut, la capacité à rester en “vie” malgré les tempêtes, et ne pas faire les erreurs mortelles que les autres ont faites, quitte à être dur et désagréable, comme très tôt dans l’aventure d’une startup, devoir rapidement se séparer d’un recrutement raté. La clé pour s’améliorer est de rester dans le game le plus longtemps possible, pour arriver à s’améliorer et apprendre de ses erreurs : Éviter les erreurs mortelles.
“It’s not the good soldiers that become veterans, it’s the lucky soldiers that become veterans, but veterans are the good soldiers. Stay alive till you get good”
La big story 😃
L’affaire TikTok continue. Twitter est le dernier à rejoindre le casting pour la bataille pour TikTok USA.
La saga visant à maintenir TikTok USA sous contrôle américain, devient de plus en plus compliquée, la société étant déjà confrontée à un manque de temps, imposé par le président Trump, et un rachat presque préempté par Microsoft.
L'intérêt de Twitter est un aveu tacite qu'il n'aurait pas dû échouer avec Vine, l’application de vidéo, popularisé en France par Jérôme Jarre. Vine était considéré comme le précurseur de TikTok (comme quoi le timing et le design sont clés). Twitter a fermé l'application en 2017.
Twitter a acquis un certain nombre de startups au fil des années. L’objectif était d’acquérir leurs produits et leur technologie, et les autres pour assimiler des employés talentueux.
Les acquisitions de Twitter :
Vine en 2012, l'application de création de vidéos en boucle de 7 secondes, a explosé en popularité et a créé une génération de stars de la vidéo. Cependant, la société n’a pas compris comment aider ces utilisateurs à monétiser leur popularité, ils ont fui vers d'autres services et Twitter a fermé l'application en 2017.
We Are Hunted discrètement acquis par Twitter en 2012. Malgré l’avoir réorientée en une application de découverte musicale a fermé l'application en 2014.
Periscope 🇺🇸 acquis en 2015 qui est devenu la réponse de Twitter à l'application de streaming vidéo en direct Meerkat, qui avait explosé en popularité pendant SXSW. Bien que l'application soit toujours disponible, elle n'est plus aussi populaire.
TweetDeck 🇬🇧 un tableau de bord pour connecter ses réseaux sociaux. Toujours disponible, mais a perdu sa popularité.
Le prix de TikTok pourrait atteindre $30Md et la capitalisation boursière de Twitter est d'environ $30Md 🤔
Les fonds levés par les VCs
La Famiglia 🇪🇺, a levé son deuxième fonds seed de €50M, pour investir en Europe et bien sûr en France. Ils ont dans leur portfolio Agricool 🇫🇷. Leur liste de LPs est assez impressionnante : Mittal, Pictet, Oetker, Hymer et Swarovski, ainsi que des stars de la scène startup comme Skype et Niklas Zennström d'Atomico, Alex Chesterman de Zoopla et Cazoo, Hanno Renner de Personio, et les familles derrière les entreprises de mode Adidas et Valentino 💪
Les investissements VCs qui ont marqué ces derniers jours 💷
Epic Games 🇺🇸, le développeur du blockbuster Fortnite 🎮 a levé $1,78Md à une valo de $17,3Md. Les investissements sont Sony, Baillie Gifford, BlackRock, Fidelity, Lightspeed Venture Partners, la caisse de retraite de l'Ontario, David Tepper, T. Rowe Price et KKR.
Infermedica 🇵🇱 🇪🇺, une startup polonaise dans la e-santé, a levé $10,3M en séries A, avec ERBD, Heal Capital, Karma Ventures, Inovo Venture Partners et Dreamit Ventures.
Les dernières sorties (EXIT) 💵
Uber 🇺🇸 a racheté Autocab 🇬🇧, une société britannique de taxis et de voitures de location privées.
Zynga 🇺🇸 a racheté 80% dans Rollic 🇹🇷, un développeur de jeux mobiles, basé à Istanbul, pour $168M 👊
Les Tweet des VCs
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Je vous souhaite une excellente journée à toutes et à tous !
Julien 😘