👩💻Open-source startup, Deal insight, Macroéconomie, Withings, Quorum Chat, Cowboy...#6
Hello les Insiders !
J’espère que vous allez bien et j’ai hâte de vous faire découvrir la Newsletter N°6 😌
La communauté VC-insider a une belle traction. Je suis parti avec l’objectif de monter une communauté from-scratch, sans importer de contacts de mon réseau personnel. J’ai démarré il y a 6 semaines avec 0 emails dans la base Substack. Nous sommes maintenant plus de 500 dans le groupe, avec un taux d’ouverture de plus de 50%, et une croissance de 12% par semaine de nouveaux inscrits 💪.
Linkedin a bien aidé, les posts ont été vues en moyenne plus de 9 400 fois (un pick à 16k). Merci pour les conseils d’Alexis Ménard, Shubham Sharma et la team Groowster (je vais participer à leur bootcamp estival, rejoignez moi 👐 )
La newsletter a eu le soutien de pas mal de monde dans l’écosystème, dont Thibaud Elzière, Romain Vidal, Nicolas Debock, Juliette Mopin, Guillaume Dupont, Boris Golden, Philippe Botteri, Olivier Mathiot, Alexis Ménard, Eduardo Ronzano, Christophe Raynaud, Audrey Soussan, Martin Mignot, François Santi, Alexandre Pelletier, Clara Audry, Ben Marrel, Patrick Bertrand, Stanislas Lot, Alexis Robert, Ulysse Laroche, Willy Braun, Julien Giraud, Alexis Laporte, Léa Verdillon, Paul Moriou, Jean Patrice Anciaux, Antoine Schwoob, Raphael Grieco, Julien Le Thoai, Alexandra André, Ophélie Nicoleau, Adrien Chaltiel, Alexandre Durand-Chabert, Sylvain Morel, Brice Bousta, la team Grinta, la Team LILM, Jérémy Habrard, Dina Louze, Sana Chennoufi, Julien Marbouty, Jean-Charles Cabelguen, Yannick Liabaud, Pierre Ammeloot, Jérôme Vuillemot, Fabrice des Mazery, Frédéric Deola, Pascale Lagahe, David Vay, Ange Michael Ahyi, Le BIC de Montpellier, Sacha et Antonin (et j’en oublie 🙏).
Ce qui a passionné les VCs ces derniers jours 👐
Philippe Botteri - Accel
Philippe m’a partagé la semaine dernières de nombreux contenus sur les principaux sujets qui intéressent son équipe en ce moment. J’ai choisi de mettre en avant un article que son collègue Andrei Brasoveanu a récemment publié : “The Rise of Open Source Software in Europe”.
Pourquoi est-ce un sujet intéressant pour un VC ?
En général les VCs aiment les produits SaaS, comme Algolia, ContentSquare ou UIpath (un early-bet de Philippe qui cartonne). Ce sont des modèles qui marchent super bien et qui sont l’état de l’art de la scalablité, avec des revenus prédictifs, une grosse stickiness client et de nombreuses options d’exits.
Alors que les modèles open-source, eux peuvent être plus complexes à développer et monétiser, car par définition ils sont gratuits à utiliser et dependent du travail (gratuit) d’une communauté pour construire les fondations du système. Pour réussir de tels projets, les compétences sont différentes de celles d’un SaaS. Les revenus proviennent de trois initiatives :
La vente de licences. La licence payante assure une meilleure stabilité, un support client et surtout des fonctionnalités uniques.
Vente de prestations. Ces prestations sont orientées développement, maintenance et formation.
Vente de support et de maintenance. Un support professionnel pour régler rapidement les bugs et pouvoir parfaitement intégrer le logiciel à leur système d’information.
Photo by Yancy Min on Unsplash
L’avantage de l’open-source est que lorsque la tech développée par la communauté devient un élément central dans la construction d’un système IT, il est “indébranchable”. L’autre avantage est le network-effect qu’il produit, car plus il est utilisé, plus sa communauté grossit, plus il devient stable, il devient donc plus attrayant…un vrai effet boule de neige ☃️.
Ça ne permet pas toujours de faire des licornes puissantes, Docker est un bon exemple d’une startup qui a eu des galères de monétisation, malgré son momentum. Dans le milieu tech on dit que Docker gagnait plus d’argent avec ses conférences 😂.
En France 🇫🇷 on est pas mauvais sur ces sujets open-source :
Sensiolab a été un des premiers à proposer une solution open-source monétisable, et ils ont créé le fameux framework PHP Symfony (rien que ça 💪).
Containous, créé par Emile Vauge à Lyon et backé par Marc Rougier (aussi KIMA, 360 Capital et Balderton). Un sujet super tech, qui touche au dev-ops et la partie microservice 💽
Strapi, backé par Accel d’ailleurs, mais aussi Index, F3A (Jean-Patrice Anciaux) et KIMA (Alexis Robert). Un sujet plus front-end, qui propose un headless CMS pour gérer et distribuer ses contenus 🖥️
Voici les raisons pour lesquelles les startups open-source sont super hot 🔥 :
“with developers more influential in making purchasing decisions, and enterprises looking for more control and customization in the products they use.”
“One reason is community: their decentralized nature means that OSS companies are not disadvantaged in an environment where both a vendor and its customers must work remotely.”
“The cost factor is important too. In what is likely to be a sales environment with more C-level scrutiny, OSS vendors will have the advantage of being able to find their way into organizations in an organic manner through adoption by individual users and teams.”
“Inherently customizable OSS solutions provide the flexibility and control that many CTOs need in a more challenging environment for security and network management.”
“The changing needs of enterprise software customers intersect closely with what OSS companies are best placed to provide: cost-effective, flexible solutions that put developers in the driving seat”
À lire également l’article de Philippe sur UIPath, la startup Roumaine 🇷🇴🇪🇺 qui vaut plus de $10Md : “UiPath: the first European Cloud Decacorn is born”
Alexandre Pelletier - CapHorn Invest
Pour comprendre les VCs, le mieux est d’avoir des insights sur leurs derniers deals. C’est pas souvent que les VCs prennent le temps d’expliquer leur décision d’investissement, on va donc en profiter 😉.
Juste avant le confinement Alexandre a closé un deal en series A avec la startup Powell Software. Cette startup est dans la sphère des SaaS intranet pour entreprise, comme par exemple Lumapps (orienté environnement Google Suite). Dans son article “Why we invested in Powell Software”, Alexandre nous présente les raisons qui ont créer une forte conviction chez lui.
Voici un résumé des principales raisons :
(j’ai relié chaque raison avec mon framework “les fondamentaux pour être VC-compatible”)
Des repeat-entrepreneurs. Ok pas des startupeurs, mais des bootstrapeurs de haut vol, qui ont développé une super boîte orientée consulting et dév sur mesure, avec + de 200 employées et €18M de CA 💪.
Equipe premium (un beau track record) et “faits d‘armes’” marquants
Ils ont pris le risque de passer cette entreprise (Expertime) en mode startup (Powell Software), et donc risquer tout le beau travail réalisé, pour transformer une belle boîte de consulting, en un produit SaaS, et aller chercher l’hyper-croissance, donc faire un all-in 🃏 (comme API.video).
Ambition et décision radicale
Ils ont une culture très forte, ont une attitude curieuse, ils veulent apprendre et s’entour des bonnes personnes.
Learning-curve, forte capacité de recrutement et une attitude humble & déterminée
Un PMF (Product Market Fit) prouvé grâce à une belle traction et une belle croissance digne de la ligue VC.
Avoir un bout de traction et/ou market/fit
Le produit répond à un besoin bien précis, pour les entreprises qui ont besoin d’unifier l’usage de différents produits SaaS utilisés par leurs collaborateurs. Apparement il n’y a pas de catégorie leader dans cette sphère là, donc une belle opportunité marché, qui a une taille assez grande (et en expansion) pour séduire un VC.
Un produit qui a un gros TAM et un problème important à régler
Cette équipe est experte depuis des années pour installer et construire des intranets pour des corporates. Toute cette expertise a été traduite dans le produit Powell365, pour pouvoir at scale faire le même travail qu’auparavant.
Une connaissance sans faille du marché
Une startup qui est internationale dès le début, surement grâce aux actifs du passé.
Martin Mignot - Index Ventures
Quand on est le fondateur d’une startup, on ne se préoccupe pas trop des questions macroéconomiques. On a la tête dans le guidon, et pourtant tellement de chose à apprendre 😤
Et pourtant les VCs se préoccupent de ces sujets macro, car leurs investissements sont long-terme et la question de la dynamique des marchés est centrale. Aussi la question de l’émergence de nouveaux usages. Comment va évoluer tel ou tel marché ? Croissance ou décroissance ? Quel impact sur les sorties ? Une crise financière à l’horizon ?
Martin Mignot m’a partagé la semaine dernière deux réflexions, qui vont vous faire changer votre vision sur la dynamique internationale et votre vision long-terme sur l’économie.
1er article : “Exclusive: Trump administration to soon end audit deal underpinning Chinese listings in U.S. - official”
La première est la question de l’opacité des entreprises chinoises, dont au niveau de l’audit comptable. Si on ne peut pas être sûr, que les livres de comptes des entreprises listés, ne sont pas trafiqués, comment peut-on sereinement investir dans ces entreprises (ou travailler avec elles de façon plus large) ? Clairement il va y avoir des clashs et les USA vont être les leaders pour mener cette bataille pour plus de transparence (ça a commencé avec TikTok d’ailleurs). Que va faire l’Europe ? En terme de business, quelles seront les incidences pour les startups et l’investissement ?
La plupart des startups regardent avant tout le marché US pour se développer et assoir leur dimension internationale. Par contre pour ceux qui dépendent de la Chine, cela risque de se crisper dans les années à venir, ou avoir un impact négatif plus global sur l’économie et la croissance Européenne, voir précipiter la prochaine crise financière (le confinement n’était qu’un amuse-gueule 🥨 ).
Voici le point de vue de Martin :
“In the short term, the big decoupling between China and the West and the massive impact it's likely to have on the US financial markets in particular (massive downside risk in all chinese stocks, starting with Baba and Tencent). Big question for Europe is whether to align with the US or try to find a middle ground but my position is clear: we should align to the US and not let Chinese apps and investors use Europe as a playground until the CCP opens up the country politically and economically”
2ème article : “Fertility rate: 'Jaw-dropping' global crash in children being born”
Une réflexion contradictoire sur la question de la population mondiale, au regard des idées reçues que la majorité des gens portent (moi inclus of course).
Il est difficile de croire que la population mondiale va décliner dans les 30 prochaines année, pour arriver à un tel niveau de déclin en 2100. Ok les problèmes climatiques peuvent nous faire envisager ce scénario, avec un angle plus catastrophique, mais cette étude ne prend pas en compte ce facteur climatique, simplement une tendance de fond qui est déjà au travail. Imaginez, le Japon qui passe de 128 millions en 2017 à 53 millions, ou la Chine de 1,4 millard à 732 millions en 2100 😵.
Le point qui me réjouit est le suivant 🥳 :
“migration will become a necessity for all nations and not an option”
Quel impact sur les startups ? À court terme pas grand chose, cependant sans croissance de la population, pas de croissance économique. Chaque individu participe à sa manière à la croissance, en produisant quelque chose et/ou échangeant des services et produits (pauvre ou riche). On parle des USA vs Chine, mais les pays comme le Nigeria et l’Inde vont s’en tirer à bon compte. Quel marché choisissez-vous pour aller à l’international ?
Voici le point de vue de Martin :
“Incoming population collapse - folks are still mostly obsessed about overpopulation and dwindling natural resources but as big a risk in the long run is the opposite. We've never experienced such population decline and our entire economy is predicated on population growth so we will need to reinvent our model. Big opportunities for tech in automation and healthcare, but also in education and childcare on try to address the root causes.”
Ma conclusion (elle vaut ce qu'elle vaut) : Les bombes à retardement ne sont peut-être pas là où on les attends, mais croiser les deux sujets proposés par Martin et vous verrez se dessiner devant vous un monde complètement différent et donc entrevoir de nouveaux challenge à relever 💪
Les investissements VCs qui ont marqué ces derniers jours 🤑
La startup Withings 🇫🇷 frappe encore ! Le célèbre fabriquant de produits connectés pour la santé, a levé $60M en séries B. les investisseurs sont Gilde Healthcar, Idinvest🇫🇷, Bpifrance🇫🇷 et BNP Paribas Développement🇫🇷, ODDO BHF et Adelie Capital.
C’est le début d’une nouvelle vague de produits spécialement développés pour la Passion-economy. Quorum Chat 🇮🇪 🇪🇺, le Whatsapp avec gestion de communauté intégrée, a levé €1,7M avec LocalGlobe, Y Combinator et Paddy Cosgrave (créateur du WebSummit).
Cargo One 🇩🇪, la startup dans le fret aérien, a levé $18,6M en séries A, avec Index Ventures, Next47, Creandum, Lufthansa Cargo et Point Nine Capital.
On arrête pas la licorne super bullish comme Revolut (un peut trop bullish ?). Revolut 🇬🇧, la néo-banque britannique, a levé €80M en séries D, avec TSG Consumer Partners. C’est un complément au tour précédent de $500M, mené par TCV en février, pour une valorisation de $5,5Md 🦄
Darewise 🇫🇷, un studio de jeu vidéo, a lève €3M avec Serena 🇫🇷 et Lakestar.
Les startups DTC (direct to consumer) ne sont pas out-of-fashion, la preuve : Ro🇺🇸, une startup DTC dans l’industrie de la santé, spécialisée pour les hommes, a levé $200M pour une valorisation de 1,5 milliard de dollars. Les investisseurs sont General Catalyst, le groupe Chernin, FirstMark Capital, Torch, SignalFire, TQ Ventures, Initialized Capital, 3L et BoxGroup.
Peut-on scaler un fabricant de vélo ? Elon Musk l’a fait pour la voiture, donc why not le vélo 😆. Cowboy 🇧🇪🇪🇺, le fabricant de vélos électriques, a levé €23M en séries B avec Index Ventures (et Martin Mignot le cycliste), Exor Seeds, HCVC, Isomer Capital et Future Positive Capital.
Les articles de la semaine 🗞️
Les articles proviennent de la nouvelle garde des VC français, avec Ulysse Laroche et Alexandre Dewez.
Le premier une analyse super poussée sur l’industrie de co-living et un focus sur le business de Colonies, qui a récemment levée €30M en series A, auprès de Global Founders Capital, Idinvest et Financière Saint James, avec un mix de LBO (€130M): “Colonies: Making housing work better than "We" did”
Le deuxième, est un mapping des derniers fonds levées par les VCs en Europe. Un beau travail, (comme d’hab’) ou vous êtes sûr de ne rien rater (le titre pique un peu 😅) : “H1-2020 European VC Raising Capital”
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Je vous souhaite une excellente journée à toutes et à tous !
Julien 😘